Vœu CQ7 et CQ8

Pouvons-nous aider à choisir les œuvres d’art installées en bas de chez nous ? Il s’agit de notre argent, mais aussi de notre environnement immédiat, et cependant ces œuvres sont choisies par des personnes qui ne vivent pas dans le XIIIe…

Nous aimerions vous associer à un vœu à adresser aux élus.

Mais auparavant nous  vous soumettons quelques exemples surprenants ou scandaleux pour illustrer la situation actuelle.

sculpture-cabine telephoniqueCette première image montre une « sculpture-cabine téléphonique » mise en place il y a trois ans sur le parcours du tramway (Pont du Garigliano) et démontée au mois de mai de cette année. Que dit l’artiste de son œuvre : « Mon nom est Sophie Calle. Vous êtes dans ma cabine téléphonique. Je suis seule à en connaître le numéro. Je le composerai régulièrement, mais de manière aléatoire, dans l’espoir d’avoir quelqu’un au bout du fil. Il va de soi que certaines conversations sont susceptibles d’être enregistrées à toutes fins utiles, et à mon seul usage ».

Ceci veut dire en clair, que l’artiste a alimenté à nos frais son stock d’enregistrement pour l’exploiter par la suite dans des expositions, pour lesquelles elle sera également rétribuée…

(Nous avons contacté le comité « Art dans la ville » pour connaître le montant de la facture téléphonique afin de vérifier si l’artiste appelait réellement. Après hésitation, cela nous a été refusé. Puis, la sculpture a disparu, démontée. Aux dernières nouvelles cette œuvre coûteuse n’est restée que trois ans. Le contrat de l’artiste était d’appeler 5 fois par semaine sa cabine et d’attendre qu’un passant réponde.)

Souvenez-vous aussi qu’il y avait une immense sculpture de Richard Serra installée dans le parc de Choisy : elle a disparu. Une autre sculpture commandée par la Ville et qui s’est détériorée très vite a disparu du trottoir du boulevard Bourdon. Tout ceci nous a fait réfléchir.

En 2008, nous avons déposé un vœu auprès du maire pour lui dire que nous souhaitons participer au choix des œuvres installées dans notre environnement. Aucune réponse ne nous est parvenue. Notre association, l’APLD 91 a élargi l’audience en alertant les Bureaux d’animation des Conseils de quartier N° 7 et 8 qui ont approuvé cette démarche. Puis des dizaines d’habitants en avril 2011 ont dit leur envie d’y être associés.

Deux articles de presse en ont fait l’écho.

Nous voulons passer avec vous à l’étape suivante : renforcer le vœu existant et le compléter par une proposition pratique est devenu la volonté partagée d’APLD 91, et des membres des bureaux du CQ7 et CQ8. Avant de vous lire cette version actualisée, et de la  soumettre ce soir à vous, habitants comme nous, nous rappelons qu’il s’agit de sommes importantes investies, parfois sur des installations fragiles ou qui disparaissent rapidement sans que nous ne sachions pourquoi…

Sur une période de 5 à 6 ans un grand nombre d’œuvres ont été installées à Paris. Elles ont été concentrées tout le long de la nouvelle ligne de tramway qui passe aussi par le 13e et d’autres dans le quartier Paris Rive Gauche, toujours dans notre arrondissement. Plus d’une douzaine de réalisations. Ce nombre inhabituel a attiré l’attention d’une association qui voulait connaître les conditions d’attribution de ces commandes. Depuis 2001 des Conseils de quartier ont été créés pour associer la population au choix d’aménagements à faire dans notre ville. Mais les œuvres d’art n’ont pas été prises en compte. La population ne connaît ni les, ni les modalités qui conduisent à la commande finale. Un service candidats aux concours appelé « l’Art dans la ville » s’en charge via un jury restreint.

La Semapa, l’aménageur de Paris Rive Gauche a réuni un jury pour choisir un projet financé à hauteur de 600 000 €. Non seulement la somme est très importante, mais de plus sur les 176 candidatures, seulement 22 ont été présentées le 5 mai à un délégué associatif. La « présélection » a été faite à l’abri des bureaux feutrés. Beaucoup de candidats ont été éliminés suivant le principe que faute de pratique suffisante ils ne pourraient pas assumer un projet aussi important. Cela rappelle la phrase des DRH : si vous n’avez pas assez d’expérience on ne peut pas vous embaucher. De plus, 4 des candidats présentés l’ont été par une galerie, donc par un marchand. Il y a donc un intermédiaire, un financier. Est-il utile ? Justifié ?

Cette commande de la SEMAPA est en cours. Les réunions des Conseils de quartier n’étant pas assez fréquentes, il ne nous a pas été possible de bloquer ce jury afin de laisser la place à une réflexion partagée sur le sujet.

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Venons-en malgré tout à la proposition du vœu et la solution que nous vous proposons :

Un vœu renouvelé et renforcé concernant les œuvres d’art installées dans l’espace public.

Présenté par l’association APLD 91-les Frigos, par les Conseils de quartier CQ7 et CQ8.

Historique

Le premier vœu a été voté en A.G. d’APLD 91 en 2008 puis au sein des Bureaux d’animations CQ7 et CQ8 en présence des référents politiques en 2011, ainsi qu’en réunion plénière de CQ8 le 5 avril 2011. Nombre de votants favorables au vœu à ce jour : 120.

Puisquaucune réponse ne nous a été donnée à ce jour, nous demandons une seconde présentation du vœu, mais cette seconde présentation est complétée par une solution proposée pour permettre à la population de participer réellement au choix des œuvres installées dans l’espace public. Ce, pour répondre au mieux à la volonté de la Ville d’assurer le développement de la démocratie locale à tous les niveaux.

Le vœu et la proposition

Nous, membres d’APLD 91, CQ7 et CQ8 demandons que les habitants puissent avoir un droit de regard sur les œuvres que les jurys officiels de la Ville ou autres entités décident d’installer sur la voie publique : (Exemple : Semapa, Ratp, Ciments Calcia et autres qui ont des projets d’installation dans le 13e).

Nous proposons que les photos, dessins ou maquettes que présentent les artistes qui participent aux appels d’offres soient tous exposés en mairie parallèlement à la tenue du jury professionnel.

Les avis exprimés sur un cahier par les visiteurs pourront être comparés à la première sélection faite par le jury professionnel.

Il est possible que plusieurs artistes repérés par le public coïncident en partie avec un ou plusieurs candidats retenus par le jury. Ceci permettrait de satisfaire aussi bien le jury que la population concernée. Cette démarche nous impliqueraient, nous habitants et contribuerait à une pédagogie partagée.

Le résultat en serait une acceptation plus harmonieuse des œuvres choisies au cours de la sélection finale.

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Nous, présents à cette réunion publique du CQ7 ce …………… septembre, souhaitons que ce vœu et la proposition soient présentés aux référents politiques, aux élus, au maire et à tous ceux qui ont participé ou vont participer à la sélection des projets en cours et à venir.

Fait à Paris………….

 

Vu et signé par les rédacteurs des trois entités qui présentent cette proposition après l’avoir présentée en BA et réunions publiques.