Historique

Texte destiné aux visiteurs des Portes ouvertes en 2011

Alors que Paris se réveille de la grande guerre, il est temps d’approvisionner les Halles en produits frais (poisson et viande). La gare Frigorifique de Paris-Ivry voit ainsi le jour en 1921.

Au début des années soixante-dix, la disparition des Halles de Paris et l’ouverture du marché de Rungis entraînent l’arrêt de l’activité des entrepôts frigorifiques qui, dès lors, sont laissés à l’abandon durant une dizaine d’années.

Au début des années quatre-vingt, les « Frigos », deviennent propriété de la SNCF. Les locaux sont graduellement mis en location.

Spontanément, les preneurs sont des artisans, ceux des métiers d’art et les artistes qui s’investissent dans des travaux gigantesques pour transformer d’anciennes chambres froides en ateliers. Des fenêtres ont été percées par chacun, des cloisons aménagées… Il a fallu installer l’eau, l’électricité, les équipements sanitaires, la ventilation, sauf… le chauffage, puisque l’isolation des murs assurait un microclimat équilibré et économique.

Le choix de l’emplacement de la Bibliothèque Nationale de France, à quelques dizaines de mètres, a changé radicalement le contexte qu’ont trouvé les occupants dans les années quatre-vingt. Ne bénéficiant d’aucun classement architectural, considérés comme une friche industrielle, les Frigos allaient être détruits pour laisser place à des constructions modernes de rendement. Portant le site a résisté à tout et se trouve aujourd’hui au cœur d’un quartier qui se veut moderne et dont la construction bât son plein.

En 1992, à la demande Jean-Paul Réti, Paolo Calia, Jean-René de Fleurieu et Dan Vimard, tous locataires, est fondée l’APLD 91, Association Pour Le Développement du 91 Quai de la Gare (ancienne adresse des Frigos). Jean-Paul Réti, président depuis la fondation, y jouera un rôle important.

Le premier objectif a été d’empêcher la destruction du site et le déménagement de ses locataires dans des lieux improbables, comme le proposait alors la mairie et l’aménageur.

C’est en particulier grâce à la forte mobilisation suscitée par l’APLD91 (Association Pour Le Développement du 91 quai de la Gare), que le maintien a été entériné.

En 1997, suite à un incendie, 4 000 m² d’ateliers situés sur un vaste terrain au pied du grand bâtiment des Frigos sont définitivement rasés à la demande du propriétaire. APLD obtiendra la restitution de ces ateliers dans les nouveaux bâtiments et exige la préservation de toutes les surfaces restantes, ce qui sera validé par la nouvelle équipe municipale en 2003.

En 2004, La Ville de Paris a acquis les Frigos au Réseau Ferré de France. Les accords d’occupation qui ont été consentis il y a plus de 20 ans doivent être renégociés. Arrivé en 2011, le réveil est dur pour tous ceux qui se sont battus : les loyers seront sensiblement augmentés et les professions divisées en catégories avec des contrats différenciés.

Jusqu’à aujourd’hui, en partenariat avec d’autres associations, APLD organise, co-organise ou participe à des manifestations de rue, occupations de terrain et campagnes de presse, souvent doublées d’événements culturels, et dépose des recours auprès du Tribunal Administratif.

Les actions d’APLD sont aussi faites de constantes en vue de faire connaître les Frigos : organisation ou participation aux Portes Ouvertes (1 ou 2 par an) où un nombre important de peintres, sculpteurs, musiciens etc. accueille des milliers de visiteurs depuis plus de 25 ans. (Touristes, scolaires, étudiants en architectures, étudiants en cinéma…).